Le christianisme ne veut pas de chrétiens « raisonnables », ni de chrétiens « amateurs », le christianisme demande des « fous », des chrétiens épris de Dieu. Oui, frères et sœurs, la sainteté est à ce prix.
Et le sens du Christ, C’EST LA CROIX. Tout converge vers le Calvaire et l’appel du Christ nous conduit
là. Et nous nous sommes mis en marche parce qu’il nous a dit de le suivre, et cela ne se raisonne pas. Quand on aime
profondément quelqu’un, on est heureux d’être enseigné par lui…
La Vierge Marie, elle, assiste son Fils avec une dignité exemplaire. Les évangélistes nous rapportent les paroles de Jésus à la croix. Ils n'en citent aucune de Marie. À ce moment suprême, comme toujours, la Mère se tient en retrait de son Fils. A lui appartient la parole, à elle, le silence. Debout, elle n'est qu'amour, souffrance, adoration, offrande et compassion.
Nous avons à imiter cette dignité. Notre misère ne doit ni nous effrayer ni nous décourager. Si le Verbe de Dieu fait homme souffre à ce point pour nous, c'est que la créature humaine est une créature sans prix. Le Christ crucifié proclame tout autant notre grandeur que notre misère. Marie, très humble et très pure, nous apprend à concilier les extrêmes de notre condition pécheresse dans l'exercice de notre compassion quotidienne. C'est, en effet, chaque jour, que nous devons,
nous tenir, en esprit, avec Marie, aux pieds de la croix. Nos « laisser-aller »
sont à craindre dans notre conduite si nous n'adoptons pas ce comportement. La
pression du monde qui nous entoure est très forte et tend à nous faire adopter
sa manière d'agir. Lorsque l’on se tient
avec la Vierge Marie aux pieds de la croix nos attitudes ne peuvent être
que très différentes de celles qui sont malheureusement à la mode. Face au
Christ crucifié, au côté de la Vierge, il
y a des actes que l'on ne pose pas, des paroles que l'on ne prononce pas.
La Vierge des Douleurs est là pour nous
apprendre à regarder son Fils crucifié. Plus que tout autre, Marie a scruté,
les abîmes insondables du mystère de la croix.
Les
sentiments vécus par Marie au Calvaire sont au-dessus de toute parole. Il faut
que notre cœur fasse silence pour écouter le sien. Alors, si Dieu le veut,
notre cœur percevra des merveilles. Mieux
encore, il en
vivra.
Jean et les saintes femmes ont communié aux
sentiments de Marie à la Croix. Son attitude exemplaire les touche
profondément. Grâce à elle, ils
comprennent mieux ce que Jésus attend d'eux.
Ces
amis fidèles sont les premiers d'une lignée qui durera jusqu'à la fin des temps.
La Vierge attend que nous prenions place dans cette lignée avec ferveur. Elle sait que lorsque l’on a rencontré
vraiment Jésus crucifié, on ne le quitte jamais plus.
Demandons à notre Mère du ciel la lucidité de sa vision du mystère de la Croix. Qu’en nous dévoilant les beautés de l’amour de Dieu, elle nous aide à mieux nous détourner de la laideur du péché ! Que la Vierge Marie nous communique un peu de cette vive flamme compatissante qui embrasa son Cœur Immaculé !
En ce
Vendredi Saint ne craignons pas de nous cacher dans la blessure du Cœur de
Jésus, là nous apprendrons à découvrir les secrets de son Amour pour chacun de
nous. Amen.