dimanche 3 mars 2024

Homélie du samedi 02 mars 2024 – 2e semaine de Carême

 

            Frères et sœurs,  cette parabole du « Fils prodigue » qui nous est bien connue pourrait aussi s’appeler la parabole des « deux fils héritiers d’un trésor ». Il me semble que les deux frères trouvent tous les deux un trésor et qu’ils sont tous les deux une invitation à ce que nous trouvions aussi ce même trésor. Dans le cas de chacun d’eux il y a une histoire d’argent, de possession. Et dans les deux cas les deux frères sont plus riches à la fin qu’au départ.  

 

1-            Dans le cas du cadet, il demande sa part d’héritage à son Père et il part très riche. Et puis comme on l’a entendu il devient très pauvre matériellement et même humainement sans parler de l’aspect spirituel dont il est pauvre depuis longtemps. C’est alors en rentrant en lui-même en essayant de retrouver son cœur profond, après avoir fait l’expérience de son péché, de l’insuffisance des biens de ce monde pour remplir le cœur qu’il va découvrir un trésor qu’il ne soupçonnait pas, un trésor qui enrichit beaucoup plus que l’héritage qu’il a reçu, cet héritage des biens de la création, de la santé, de la nature… En recevant tout cela de son Père, le cadet aurait dû comprendre que son Père avait un trésor encore plus grand mais il s’est refermé sur les dons reçus qui lui avait été fait sans remonter plus haut. Et le trésor qu’il découvre en rentrant c’est le cœur de son Père. Et il découvre que toute sa valeur, toute sa dignité, toute sa richesse, elle est dans ce cœur du Père qui bat d’amour pour lui, qui l’a attendu, qui court vers lui et le couvre de baisers. Toute la richesse du cadet, c’est d’avoir découvert combien il est aimé. Et lorsqu’on a découvert ce trésor tout le reste ne compte plus et devient bien secondaire. Donc le premier trésor que découvre le cadet, c’est l’expérience personnelle de la miséricorde.

 

2-                      Passons maintenant au fils aîné. Lui aussi semble riche mais on apprend qu’il ne l’est pas puisqu’il se considère comme un serviteur et non comme un fils (voici tant d’années que je travaille pour toi !). Et pourtant son père lui a tout donné (Tout ce qui est à moi est à Toi !). Mais lui aussi doit trouver son trésor, devenir aussi un fils. Sauf que pour lui le chemin est différent.             Et il est intéressant de constater que dans le discours du Père, la révélation que tout appartient au fils aîné va de paire avec l’invitation à entrer dans la maison, dans la joie du Père et c’est seulement lorsque l’aîné entrera dans la maison et saura se réjouir du retour de son frère et vibrer à l’unisson du cœur de son Père qu’il découvrira son trésor

                Ce deuxième trésor, c’est la miséricorde faite aux autres. Et lorsque le fils aîné se mettra à aimer il découvrira que c’est cela sa vraie richesse, cela qui fait qu’il est vraiment l’aîné, qu’il possède le même trésor que son Père : la miséricorde.

            Cette miséricorde rend riche car elle délivre de la jalousie, elle rend libre et elle dilate le cœur car elle le fait battre à l’unisson du cœur de Dieu.

    Quel cadeau Dieu nous a donné, frères et sœurs, en nous faisant aimer comme lui-même sait aimer. Demandons ce matin au Seigneur pour nous-mêmes et pour tous ceux qui errent encore loin de lui de nous donner la grâce de savoir témoigner par nos paroles mais surtout par toute notre vie combien Dieu nous aime et combien notre seul vrai bonheur sera de l’aimer éternellement. Amen.