«C'est une question de foi, si nous avions conscience de ce que nous célébrons dans la messe et de ce qu'est l'Eucharistie, certains modes de distribution de la communion ne viendraient même pas à l'esprit.»Le cardinal Sarah répond publiquement aux «préoccupations» des fidèles, qui non seulement sont privés de la Sainte Messe, mais qui sont maintenant consternés par des propositions bizarres avancées en vue du rétablissement de la célébration des messes publiques dans le respect des exigences sanitaires prescrites, en particulier lors du mouvement de communion.
Récemment en Italie, selon la presse, il aurait été question d'une solution adoptée dans certains lieux en Allemagne, selon laquelle le Corps du Christ serait "enveloppé" de façon individuelle, pour permettre aux fidèles de se servir librement des hosties consacrées et de les emporter chez eux.
Non, non, non - répond le cardinal Sarah choqué au téléphone - ce n'est absolument pas possible, Dieu mérite le respect, vous ne pouvez pas le mettre dans un sachet. Je ne sais pas qui a pensé à cette absurdité, même s'il est vrai que la privation de l'Eucharistie est certainement une souffrance, la manière de communier n'est pas ouverte à la négociation. Nous communions d'une manière digne, digne de Dieu qui vient à nous. L'Eucharistie doit être traitée avec foi, nous ne pouvons pas la traiter comme un objet insignifiant, nous ne sommes pas au supermarché. C'est de la folie totale.Quelque chose comme ça a déjà eu lieu en Allemagne, (cf. info détaillée) précise le journaliste Riccardo Cascioli :
Malheureusement, beaucoup de choses sont faites en Allemagne qui ne sont pas catholiques, mais cela ne signifie pas que vous devez les imiter. Récemment, j'ai entendu un évêque dire qu'à l'avenir il n'y aura plus d'assemblées eucharistiques, seulement la liturgie de la Parole. Mais c'est le protestantisme.Comme d'habitude, des raisons «compatissantes» sont mises en avant : les fidèles ont besoin de la communion, dont ils sont privés depuis un certain temps, mais comme le risque de contagion est toujours élevé, un compromis doit être trouvé ...
Il y a deux questions qui doivent être absolument clarifiées. Premièrement, l'Eucharistie n'est pas un droit ou un devoir: c'est un don que nous recevons librement de Dieu et que nous devons accueillir avec vénération et amour. Le Seigneur est une Personne, personne n'accueillerait la personne qu'il aime dans un sachet ou d'une autre manière indigne. La réponse à la privation de l'Eucharistie ne peut être la profanation. C'est vraiment une question de foi, si nous le croyons nous ne pouvons pas le traiter indignement.Et la seconde question ?
«Personne ne peut empêcher un prêtre de confesser et de donner la communion, personne n'a le droit de l'arrêter. Le sacrement doit être respecté. Ainsi, même s'il n'est pas possible d'assister aux messes, les fidèles peuvent demander à se confesser et à recevoir la communion.»En parlant de messes, que pensez-vous de poursuivre les célébrations en streaming vidéo sur Internet ou à la télévision ?
«Nous ne pouvons pas nous y habituer, Dieu s'est incarné, Il est chair et sang, Il n'est pas une réalité virtuelle. C'est aussi très trompeur pour les prêtres. A la messe, le prêtre doit regarder Dieu, au lieu de cela il s'habitue à regarder la caméra, comme s'il s'agissait d'un spectacle. Nous ne pouvons pas continuer comme ça.»Revenons à la communion. Dans quelques semaines, il est prévu que la célébration des messes publiques soient restaurées. Et en dehors des solutions les plus sacrilèges, il y a aussi une discussion pour savoir s'il est plus approprié de recevoir la communion dans la bouche ou dans la main, et dans ce dernier cas comment la recevoir dans la main. Qu'est-ce qui devrait être fait?
«Il existe déjà une règle dans l'Église et celle-ci doit être respectée: les fidèles sont libres de recevoir la communion en bouche ou en main. »On a le sentiment que ces dernières années, il y a eu une attaque claire contre l'Eucharistie: d'abord la question des divorcés et des remariés, sous l'étendard de la «communion pour tous»; puis intercommunion avec les protestants; puis les propositions sur la disponibilité de l'Eucharistie en Amazonie et dans les régions confrontée à une pénurie du clergé, aujourd'hui les messes à l'époque du coronavirus…
Cela ne devrait pas nous surprendre. Le diable attaque fortement l'Eucharistie parce qu'elle est le cœur de la vie de l'Église. Mais je crois, comme je l'ai déjà écrit dans mes livres, que le cœur du problème est la crise de la foi dans le sacerdoce. Si les prêtres sont conscients de ce qu'est la messe et de ce qu'est l'Eucharistie, certaines manières de célébrer ou certaines hypothèses sur la communion ne viendraient même pas à l'esprit. Jésus ne peut pas être traité comme ça.NDLR : Traduction française non officielle par un frère Carme de l'article suivant, consulté sur le Web le 3 mai 2020 : https://lanuovabq.it/it/sarah-basta-profanazioni-non-si-tratta-sulleucarestia
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