Native d'Avor, dans le diocèse de Bourges, elle sut vaincre son caractère difficile en se consacrant au Christ. A l'âge de 21 ans, elle entra au Carmel de Dijon, où elle mena une vie de grande simplicité et d'oraison continuelle. Elle put mettre en pratique son idéal contemplatif, n'aspirant désormais qu'à devenir de plus en plus "louange de gloire" du Dieu d'amour. Atteinte de la maladie d'Addison, elle mourut après avoir passé neuf mois à l'infirmerie. Son œuvre écrite comprend 342 lettres, un journal, 17 notes intimes, 122 poèmes et 4 traités spirituels. Béatifiée par Jean Paul II en 1984. Canonisée par le Pape François le 16 octobre 2016.
Une louange de gloire, c'est une âme qui demeure en Dieu, qui l'aime d'un amour pur et désintéressé, sans se rechercher dans la douceur de cet amour; qui l'aime par-dessus tous ses dons et quand même elle n'aurait rien reçu de Lui, et qui désire du bien à l'Objet ainsi aimé. Or comment désirer et vouloir effectivement du bien à Dieu si ce n'est en accomplissant sa volonté, puisque cette volonté ordonne toutes choses pour sa plus grande gloire? Donc cette âme doit s'y livrer pleinement, éperdument, jusqu'à ne plus vouloir autre chose que ce que Dieu veut.
Une louange de gloire, c'est une âme de silence qui se tient comme une lyre sous la touche mystérieuse de l'Esprit Saint afin qu'Il en fasse sortir des harmonies divines; elle sait que la souffrance est une corde qui produit des sons plus beaux encore, aussi elle aime la voir à son instrument afin de remuer plus délicieusement le Cœur de son Dieu.
Une louange de gloire, c'est une âme qui fixe Dieu dans la foi et la simplicité; c'est un réflecteur de tout ce qu'Il est; c'est comme un abîme sans fond dans lequel Il peut s'écouler, s'épancher; c'est aussi comme un cristal au travers duquel Il peut rayonner et contempler toutes ses perfections et sa propre splendeur . Une âme qui permet ainsi à l’Être divin de rassasier en elle son besoin de communiquer " tout ce qu'Il est et tout ce qu'Il a ", est en réalité la louange de gloire de tous ses dons.
Enfin une louange de gloire est un être toujours dans l'action de grâces. Chacun de ses actes, de ses mouvements, chacune de pensées, de ses aspirations, en même temps qu'ils l'enracinent plus profondément en l'amour, sont comme un écho du Sanctus éternel.
Au Ciel de la gloire les bienheureux n'ont " de repos ni jour ni nuit, disant: Saint, saint, saint, le Seigneur Tout-puissant... Et se prosternant ils adorent Celui qui vit dans les siècles ... "
Dans le ciel de son âme, la louange de gloire commence déjà son office de l'éternité. Son cantique est ininterrompu, car elle est sous l'action de l'Esprit Saint qui opère tout en elle ; et quoiqu'elle n'en ait pas toujours conscience, car la faiblesse de la nature ne lui permet pas d'être fixée en Dieu sans distractions, elle chante toujours, elle adore toujours, elle est pour ainsi toute passée dans la louange et l'amour, dans la passion de la gloire de son Dieu. Dans le ciel de notre âme soyons louanges de gloire de la Sainte Trinité, louanges d'amour de notre Mère Immaculée. Un jour le voile tombera, nous serons introduites dans les parvis éternels, et là nous chanterons au sein de l'Amour infini. Et Dieu nous donnera « le nom nouveau promis au vainqueur » . Quel sera-t-il?... Laudem gloriae
(Sainte Élisabeth de la Trinité / Ciel dans la foi)