Poésie no 57 de sainte Élisabeth de la Trinité
Salut, amour, gloire et honneur,
O Jésus, à ton divin Cœur,
Ce Cœur source inépuisable,
Ce Cœur fontaine intarissable,
Ce Cœur transpercé de la lance,
Ce Cœur abreuvé de souffrance,
Ce Cœur hélas tant outragé,
Ce Cœur mon refuge assuré.
Captif dans sa prison d'amour,
Il souffre de la solitude,
De l'oubli, de l'ingratitude ;
On l'abandonne chaque jour !...
Hélas ! comme à Gethsémani,
Comme au soir de l'agonie,
Il est seul, oh, presque toujours,
Ce Cœur si débordant d'amour !
Qu'est-il qu'II n'ait point fait pour nous,
Ce grand Dieu, la Toute-Puissance,
Ce Dieu, de notre amour jaloux,
Ce Dieu que toujours on offense ?
O Cœur sacré de mon Sauveur,
Toi que j'adore, ô toi que j'aime,
Toi tout Amour, Bonté suprême,
Toi seul possèdes mon cœur.
Cœur sacré du divin Ami,
Sois ici-bas mon seul appui,
Et que ma plus douce espérance
Soit de partager ta souffrance.
J'aspire tant, ô doux Sauveur
Et je trouverai mes délices
A consoler ton divin Cœur,
A boire avec toi le calice,
A le boire jusqu'à la lie
Comme au soir de ton agonie.
Puis j'écouterai, doux Sauveur
Tout le récit de tes douleurs.
Et j'essaierai par mes souffrances,
Par mon amour, divin Sauveur,
De consoler ton divin Cœur,
Car telle est ma douce espérance.
Tel est mon plus ardent désir,
Tel est mon vœu le plus intime,
De vivre, souffrir et mourir
Et de m'offrir comme victime
Pour l'amour, la gloire et l'honneur
Du Bien-Aimé, du Sacré-Cœur.