Ah! je l'ai bien senti, la joie ne se trouve pas dans les objets qui nous entourent, elle se trouve au plus intime de l'âme, on peut aussi bien la posséder dans une prison que dans un palais, la preuve, c'est que je suis plus heureuse au Carmel, même au milieu des épreuves intérieures et extérieures que dans le monde entourée des commodités de la vie et surtout des douceurs du foyer paternel!...
(Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, MsA 65)
... Il fit de moi un pêcheur d'âmes, je sentis un grand désir de travailler à la conversion des pécheurs, désir que je n'avais senti aussi vivement... Je sentis en un mot la charité entrer dans mon cœur, le besoin de m'oublier pour faire plaisir et depuis lors je fus heureuse!...
(Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, MsA 45)
Je suis de plus en plus heureuse; car, étant donné que je suis à Notre Seigneur, il me donne le bonheur véritable. Souvent, quand je balaie ou que je dois ranger notre pauvre cellule, je me souviens que peut-être je n'aurais pas eu besoin de le faire au cours de ma vie. Cependant, j'ai préféré, pour Jésus, être pauvre et travailler. Puisque lui, par amour pour moi, se fit pauvre, moi, par amour pour lui, je veux l'être. Alors je me sens heureuse, même quand je suis fatiguée. Je voudrais que vous aussi vous pensiez cela, car ainsi vous ne souffririez pas et vous seriez toujours heureuses, comme je le suis. L'amour de Jésus donne des forces, de la joie, et nous sert pour amasser des mérites pour le ciel.
(Sainte Teresa de los Andes, Lt 128)
Ô Dieu secourable! Qu'édifices et plaisirs extérieurs sont donc peu de chose dans notre vie intérieure! Pour l'amour de Lui, mes sœurs et mes Pères, je vous demande d'être toujours très modérés en ce qui concerne les maisons vastes et somptueuses. N'oublions pas nos vrais fondateurs, ces saints Pères dont nous descendons; nous savons que par cette voie de pauvreté et d'humilité ils sont parvenus à jouir de Dieu.
En vérité, j'ai vu plus de spiritualité et même de joie intérieure quand il semble que les corps ont à peine l'essentiel qu'il n'y en a lorsqu'ils sont à l'aise dans une grande maison.
(Sainte Thérèse d’Avila, Fondations 14)
Celui qui travaille par pur amour pour Dieu, non seulement ne se met pas en peine que les hommes le voient, mais encore, il n'agit pas pour que Dieu même le sache (Mt 6,1): car alors même que Dieu n'en dut rien savoir, il ne laisserait de Lui rendre les mêmes services, avec une pareille joie et une égale pureté d'amour.
(Saint Jean de la Croix, Opuscules et Maximes)
« Nous, nous avons connu l'amour que Dieu a pour nous et nous y avons cru (1Jn 4,16). » C'est là le grand acte de notre foi; c'est le moyen de rendre à notre Dieu amour pour amour; c'est « le secret caché » au cœur du Père, dont parle saint Paul, que nous pénétrons enfin, et toute notre âme tressaille ! " Lorsqu'elle sait croire à ce « trop grand amour (Ep 2,4) » qui est sur elle, on peut dire comme il est dit de Moïse: « Il était inébranlable dans sa foi comme s'il avait vu l'Invisible (He 11,27) . » Elle ne s'arrête plus aux goûts, aux sentiments; peu lui importe de sentir Dieu ou de ne pas le sentir; peu lui importe s'Il lui donne la joie ou la souffrance: elle croit à son amour. Plus elle éprouvée, plus sa foi grandit, parce qu'elle traverse pour ainsi dire tous les obstacles pour aller se reposer au sein de l'Amour infini, qui ne peut faire qu’œuvres d'amour. Aussi à cette âme tout éveillée en sa foi la voix du Maître peut dire dans le secret intime cette parole qu'Il adressait un jour à Marie-Madeleine: « Va dans la paix, ta foi t'a sauvée (Lc 7,50). »
(Sainte Élisabeth de la Trinité, Ciel dans la foi - Première oraison.)
Quant à moi, j'ai trouvé mon Ciel sur la terre en ma chère solitude du Carmel où je suis seule avec Dieu seul. Je fais tout avec Lui, aussi je vais à tout avec une joie divine; que je balaye, que je travaille ou que je sois à l'oraison, je trouve tout bon et délicieux, puisque c'est mon Maître que je vois partout!»
(Sainte Élisabeth de la Trinité, Lt 139)
Chaque jour, mon Bien-Aimé Sauveur
Vient reposer en mon faible cœur !
Chaque jour j'ai donc la joie extrême
De dire à ce doux Jésus que j'aime,
A ce Dieu qui repose en mon cœur :
A demain, mon Bien-Aimé Sauveur
(Sainte Élisabeth de la Trinité, Poésie 55)