Pour la communion, (...) tu dois t'attacher (...) à méditer sur le très grand acte d'amour de notre Dieu. Pense qui est Dieu, l'unique Être nécessaire, l'Être qui n'a besoin de personne pour exister, l'Être qui contient en lui sa propre béatitude, son bonheur, etc., et cependant, il te cherche, toi; il laisse de côté les anges, des millions de personnes, pour entrer dans ton âme, pour consommer en toi l'union la plus intime, pour te convertir en Dieu, pour alimenter en toi la vie de la grâce avec laquelle tu obtiendras le ciel. Jésus, l'Époux de ton âme, qui t'a aimé d'un amour éternel, vient à toi; lui, ton Frère qui t'a donné son Père du ciel et sa Mère, la Vierge; ton Pasteur qui tant de fois t'a appelée par sa grâce; ton Juge qui vient pour pardonner tes péchés; ton Médecin qui vient soigner les blessures de ton âme; ton Maître qui vient t'enseigner le chemin du ciel; ton Sauveur, ton Ami, ton Rédempteur qui a versé jusqu'à la dernière goutte le sang de son cœur; ton Amour qui meurt pour toi, qui se change en pain pour toi.
Une autre fois, tu peux penser à ta misère, à ton ingratitude et accourir vers Jésus comme une fille prodigue. Ainsi tu communieras bien. Ton action de grâces sera sur ce que tu auras médité. Se mettre en esprit aux pieds de Jésus. Là, pleurer ses fautes. Le remercier beaucoup de sa visite. S'humilier. S'anéantir et reconnaissant l'abîme infini qui existe entre lui et toi. Lui dire alors combien on l'aime, qu'on ne voudrait jamais se séparer de lui. Lui dire qu'on veut le consoler et réparer tous les péchés du monde. Lui retirer la lance de son côté et s'introduire dans son Coeur. Lui enlever la couronne d'épines et t'en couronner en lui promettant de faire des actes de mortification; prier pour telle intention et prendre la résolution d'être bonne pendant cette journée, de pratiquer telle vertu, etc., et ensuite lui demander ce que tu voudras. Peu importe d'inventer car c'est ce qui naît du coeur qui plaît à Jésus.
(Extrait de la lettre 137)
Aime-le beaucoup, mais apprends à le connaître. Il est dans l'Eucharistie, il vit parmi nous ce Jésus, ce Dieu qui a pleuré, gémi et compati à nos misères. Ce pain a un cœur divin avec les tendresses du pasteur, du père, de la mère, de l'époux et de Dieu... Écoutons-le car il est la vérité. Regardons-le car il a la physionomie du Père. Aimons-le car il est l'amour qui se donne à ses créatures. Il vient à notre âme pour qu'elle disparaisse en lui, pour la diviniser. Quelle union, si grande soit-elle, peut être comparée à celle-ci? Moi, semblable à Jésus. Il est ma nourriture. Je suis assimilée par lui. Quel bonheur plus immense que celui-ci: le serrer contre notre cœur alors qu'il est notre Dieu!
Communie bien et pénètre-toi de la visite que tu reçois, celle de l'amour infini, de la folie divine: car non seulement il s'est fait homme comme nous, mais il s'est fait pain. Après avoir communié, dis à Jésus - ce Dieu que tu as prisonnier dans ton âme - qu'il reste avec toi pour que, pendant toute la journée, tu continues à l'aimer et à le remercier. Demande à la très Sainte Vierge de te préparer à communier par la foi, l'humilité et l'amour; qu'à tous les moments où tu n'es pas occupée tu penses à ton Dieu qui est dans ton âme. Regarde Jésus soumis aux opprobres et tu apprendras à t'humilier. Regarde-le obéissant jusqu'à la mort et tu apprendras à obéir. Regarde-le dans le silence de Nazareth où il est resté jusqu'à trente ans et tu apprendras à être recueillie à l'intérieur de ton âme et en silence... Et ainsi en tout...
(Extrait de la lettre 141)