Le thème central de cette pièce tourne autour de la paix, une paix que l'on ne peut atteindre, même en pleine guerre mondiale, que dans le profond du cœur. Un cœur qui s'ouvre au sens et à la signification des Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie.
La scène se passe au ciel.
L'archange saint Michel présente à l'auditoire les témoignages de saint Étienne de Hongrie et de saint Alphonse de Liguori. Suivront trois figures carmélitaines: sœur Élisabeth de la Trinité, sœur Myriam de Jésus Crucifié et saint Jean de la Croix.
L'archange saint Michel vient de la cité céleste
Vous me connaissez bien – cette grande épée vous dit:
Je suis celle qui frappe les coups du Seigneur.
Lorsque Lucifer, mon frère, se glorifia
D'être pareil à Dieu et de régner lui-même,
Ma voix résonna puissamment dans le ciel:
Qui est comme Dieu?
Et tous les anges fidèles me suivirent;
Et Satan fut précipité au fond de l'abîme.
Ainsi suis-je maintenant chef des armées
Combattant Satan et les siens
Dans cette terrible guerre mondiale
Qui s'étend dans les pays comme un feu dévorant;
Et je protège avec puissance ceux qui ont confiance en moi.
Vous devez espérer mon aide particulière
À cause d'un don qui m'est cher:
Vous m'avez entièrement consacré un enfant.
Je le prends sous ma garde.
Puisse-t-il devenir grand et fort de corps
Mais petit, très petit par vraie humilité.
Je protège aussi fidèlement toute votre maison
De chaque danger qui vous menace.
Et je veux encore vous donner un message
Que vous devez écrire profondément dans vos cœurs,
Une grande bénédiction en jaillira:
Un trésor est caché ici au milieu de vous,
Un trésor – si grand que même dans le ciel,
On n'en trouve pas de plus sublime et de plus grand.
Votre cœur demande à résoudre cette énigme.
Pourquoi votre maison est-elle un vestibule du ciel?
Qu'est-ce qui rend ce pauvre petit lieu si précieux?
Qu'est-ce qui unit ici si fortement les cœurs?
C'est le cœur qui est Roi de tous les cœurs
Centre et couronne par excellence:
Le divin Cœur de Jésus.
Oh! écoutez ses douces paroles
Qu'il prononce au plus profond de vos âmes.
Apprenez à garder le silence – apprenez à être paisibles
Et il fera des merveilles dans vos cœurs.
Soyez-en convaincues : si la paix règne en vous
La vraie paix que rien ne trouble plus,
Alors la paix viendra aussi pour le monde.
Et si vous ne pouvez pas me croire, moi l'ange,
Alors écoutez maintenant le témoignage
De vos frères et sœurs du ciel.
Le roi Étienne et saint Alphonse s'avancent
Le roi Étienne Ma patrie, loin à l'Est elle est,
La belle Hongrie bien-aimée.
Le peuple fier et altier des Magyars
A appris, par moi, à porter le joug,
Le tendre joug du Saint Cœur de Jésus,
Et à servir la Grande Dame
La douce Vierge Marie.
Ceci n'est qu'un : car celui qui sert Marie
Doit être consacré au divin Cœur;
Pour notre Grande Dame il n'y pas de joie
Plus douce et plus élevée que celle-ci: de voir appartenir
Les cœurs de ses enfants
Entièrement au Cœur de son Fils.
Saint Alphonse
Cette vérité je l'ai aussi toujours expérimentée :
Brûlant d'amour pour la Vierge Sainte
Oui, à la suite du Bon Pasteur
Je devais aller vers les petites brebis noires errant près du précipice.
Les porter sur mes épaules au divin Cœur,
Les purifier dans son précieux Sang.
Le Cœur de Marie et le Cœur de Jésus sont un,
Et ces cœurs sont des havres de paix.
Saint Michel
Un saint roi et un saint évêque –Sœur Élisabeth de la Trinité, sœur Myriam de Jésus Crucifié, saint Jean de la Croix
Vous avez entendu ce dont ils témoignent;
Cependant, écoutez maintenant encore les voix
De ces trois, portant l'habit
Brun et blanc de votre saint Ordre.
Sainte Élisabeth
Connaissez-vous la petite sœur qui dans son cœur
A bâti un temple pour la Trinité
Et ne voulait jamais quitter ce temple?
Mais pensez: «la maison du pain» était son nom!
Nous portons la Trinité en notre cœur;
Lorsque nous sommes nourris avec le pain vivant
Descendu du ciel;
Notre cœur est un avec le Sacré Cœur,
Le vrai temple de la Sainte Trinité.
Savez-vous où j'ai appris cette sagesse?
Je la trouvai dans le cœur de notre Mère,
Le cœur pur de la Vierge immaculée.
Car ce cœur ne s'est jamais éloigné
Du divin Cœur, le Cœur de son Enfant bien-aimé.
C'est pourquoi il fut toujours un avec la Trinité
Et reposa dans une paix inaltérable.
Sainte Myriam
Cette douce Mère fut aussi ma Mère.
Enfant arabe au visage basané,
Née dans le pays où Jésus vécut,
Où Notre-Dame a marché.
Myriam pouvait joyeusement porter le nom de la Mère.
Lorsque j'eus perdu père et mère,
Je fus confiée seulement à son amour,
Et sa fidélité me garda magnifiquement.
Lorsqu'un assassin me toucha à mort
Je repris vie dans ses bras.
Elle me conduisit sur des sentiers merveilleux
Au pays du Carmel et fiança
Son enfant à Jésus Crucifié.
Elle m'apprit à accomplir les vœux
Du Cœur transpercé, et m'apprit à comprendre
La vie de ce Cœur, l'Esprit d'Amour.
Saint Jean de la Croix
Un enfant élu de la Sainte ViergeLa Reine du Carmel apparaît; tous chantent
J'aime me nommer ainsi
Puisque de prime jeunesse
Je fus sauvé du puits par elle.
Elle m'a appris à aimer la Croix par-dessus tout,
La Croix qui s'élève du Saint Cœur Embrasé de la vive flamme d'Amour.
À la Croix, j'ai trouvé la plus douce paix,
Elle fut pour moi le chemin vers la Trinité.
Croyez-moi, j'en ai fait l'expérience:
Le Calvaire et le Carmel sont un.
Et au pied de la Croix se tient debout notre Mère
Reine et Beauté du Carmel.
Elle est une Reine de Paix. Oh! implorez-la avec nous: elle nous exaucera.
Flos Carmeli, vitis florigera...
(Source : Revue Carmel n.76)