Stabat Mater, Le Perugin 1482 |
et j'ai ressenti clairement, comme jamais auparavant,
qu'au pied de la Croix tu es devenue notre Mère.
Déjà la fidélité d'une mère ici-bas
ne prend-elle pas à cœur d'accomplir les dernières volontés de son fils?
Mais toi, tu étais de plus la servante du Seigneur.
L'être et la vie du Dieu fait homme étaient gravés tout entiers dans ton être et ta vie
Et c'est ainsi que tu as pris les tiens dans ton cœur.
Par le sang de ton cœur, par tes souffrances amères,
tu as acquis pour chacune de ces âmes une vie nouvelle.
Tu nous connais tous: tu connais nos plaies ouvertes, nos blessures secrètes
et tu connais aussi la splendeur céleste dont l'amour de ton Fils
voudrait nous inonder dans l'éternelle clarté.
Ainsi tu prends à cœur d'orienter nos pas.
Et aucun prix ne te semble trop élevé pour nous mener au but.
Mais à ceux que tu as choisis entre tous pour être de ta suite
et de ton entourage, un jour, près du trône éternel,
il revient de se tenir avec toi, ici, près de la Croix.
Par le sang de leur cœur, par d'amères souffrances,
ils ont mission d'acquérir la splendeur céleste
pour toutes ces âmes de grand prix que le Fils de Dieu leur a confiées et données en héritage.
Ce poème, de style libre, écrit à Cologne pour le Vendredi Saint 1938, est un beau reflet de la façon dont sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix vit les mystères de la Semaine Sainte. Son regard se porte sur la Vierge Marie qu'elle veut accompagner dans ce moment si douloureux de la crucifixion de son Fils.