Voici le saint temps de l’Avent, il me semble que c’est tout spécialement celui des âmes intérieures, de celles qui vivent sans cesse et à travers tout « cachées en Dieu avec Jésus-Christ » au centre d’elles-mêmes ; dans l’attente du grand mystère j’aime approfondir ce beau psaume XVIII, et surtout ces versets : « il a placé son pavillon dans le soleil et cet astre, semblable à un nouvel époux qui sort de sa couche, s’est élancé comme un géant pour parcourir sa carrière ; il est sorti de l’extrémité du ciel. Sa révolution s’est faite jusqu’à l’autre extrémité ; et nul ne se dérobe à sa chaleur ».
Faisons le vide dans notre âme afin de Lui permettre de s’élancer en elle pour venir lui communiquer cette vie éternelle qui est la sienne ; le Père lui a donné pour cela « puissance sur toute chair », nous est-il dit en l’Évangile. Et puis, dans le silence de l’oraison, écoutons-le, Il est le « Principe » qui parle au-dedans de nous, et n’a-t-Il pas dit : « Celui qui m’a envoyé est vrai et tout ce que j’ai entendu de Lui, moi je le dis ». Demandons-Lui de nous rendre vrais dans notre amour, c’est-à-dire de faire de nous des êtres de sacrifice, car il me semble que le sacrifice n’est que l’amour mis en action : « Il m’a aimé, Il s’est livré pour moi ».
J’aime cette pensée que la vie du prêtre (et de la carmélite) est un Avent qui prépare l’Incarnation dans les âmes. David chante en un psaume « que le feu marchera devant le Seigneur ». Le feu, n’est-ce pas l’amour ? Et n’est-ce pas aussi notre mission de préparer les voies du Seigneur par notre union à Celui que l’Apôtre appelle un « feu consumant » ? A son contact notre âme deviendra comme une flamme d’amour se répandant dans tous les membres du corps du Christ qui est l’Église ; alors nous consolerons le Cœur de notre Maître et Il pourra dire en nous montrant au Père : « Déjà je suis glorifié en eux »