12h20 Messe adaptée aux enfants, suivie d'un pique-nique et d'un temps de récréation
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12h20 Messe adaptée aux enfants, suivie d'un pique-nique et d'un temps de récréation
Je vous propose de méditer à partir des textes du jour sur une vertu méconnue : la vertu de religion. Elle est une partie de la vertu de justice. La justice consiste à rendre à chacun ce qui lui est dû. A un débiteur, une dette par exemple. La vertu de religion, quant à elle, consiste à rendre à Dieu ce qui lui est dû : l'adoration et l'action de grâce de la créature devant son Créateur. Lorsque nous venons à la messe, nous exerçons cette vertu. Mais elle ne concerne pas que les chrétiens. Tout homme, par nature, est appelé à rendre un culte à ce Dieu qu'il ne peut connaître qu'à tâtons. Cependant la révélation du Christ donne à cette vertu sa dimension véritable. Je vous propose de le voir en trois points.
1. Servir Dieu pour recevoir sa vie
La vertu de religion consiste à rendre un culte à Dieu. Sa déformation, dans le paganisme ou les religions modernes, fait croire à celui qui l'exerce qu'en servant dieu - c'est-à-dire son idole : les dieux païens, l'argent, la société de consommation, etc. - il lui permet de vivre. Comme si la divinité avait besoin du culte des hommes pour exister. Jésus, quant à lui, nous montre l'inverse. Il reçoit pleinement sa vie du Père pour nous la communiquer : De même que le Père qui est vivant m'a envoyé et que je vis par le Père, de même celui qui me mange vivra par moi. Jésus est le modèle de la vertu de religion : il reçoit la plénitude de la vie du Père. Il nous invite non pas à servir Dieu pour le faire vivre, mais à le servir pour le laisser nous donner sa vie en plénitude.
2. Dieu s'adapte à nous
Dans la déformation païenne de la religion, on calcule les sacrifices que nous allons offrir aux dieux pour obtenir tel ou tel bien souhaité. Dans la révolution de la Révélation, c'est justement le Père qui "calcule" le meilleur moyen de se frayer un chemin pour arriver jusqu'à nos cœurs. Il envoie son Fils qui se fait homme, qui se fait enfant, qui se fait pain, se livre à manger, pour que nous remplir du pain de sa Sagesse et du vin de son Esprit saint. La vertu de religion nous fait lâcher nos petits calculs humains pour amadouer la divinité, et nous fait entrer dans le grand "calcul" de la Sagesse divine qui conduit nos vies avec force et douceur.
3. Louer Dieu dans le quotidien
La vertu de religion s'exerce dans la distinction du sacré et du profane. Il y a des lieux et des temps qui sont réservés à Dieu et d'autres qui sont réservés aux tâches prosaïques. Jésus, ,bien sûr, n'abolit pas cette distinction si nécessaire pour notre humanité. Mais il en révèle la finalité : les temps et les lieux consacrés à Dieu, dans cette eucharistie par exemple, sont au service de la sanctification de notre quotidien. Nous nous nourrissons de l'eucharistie pour vivre avec Dieu et faire de chaque moment de notre existence un sacrifice de louange, comme nous y invitait saint Paul. Que nous parlions, que nous marchions, que nous mangions, tout doit être ressaisi dans la vertu de religion pour être uni à la louange continuelle du Fils à son Père.
En résumé : la vertu de religion consiste à laisser à Dieu la joie de pouvoir nous communiquer sa vie divine, en s'adaptant à notre petitesse humaine, pour que toute notre vie lui soit consacrée et qu'elle soit sanctifiée en toutes ses dimensions
Nous pouvons bien
affirmer que le vêtement de la grâce a été tissé par les mains bénies de Marie
qui, jour après jour, instant après instant, s'est donnée entièrement elle-même,
en union avec son Fils, pour notre rédemption. La tradition orale parle de la
robe sans couture que la Sainte Vierge a tissée pour Jésus ; mais pour nous,
elle a réellement fait beaucoup plus : elle
a coopéré à nous procurer le vêtement de notre salut éternel, la robe de
noces, grâce à laquelle nous serons introduits dans la salle du banquet
céleste. Comme Marie voudrait que cette robe fût impérissable ! Dès le
moment où nous l'avons reçue, Marie n'a jamais cessé de nous suivre de son
regard maternel pour protéger en nous la vie de la grâce.
Chaque fois que
nous nous tournons vers Dieu ou nous relevons d'une chute, grande ou petite,
chaque fois que nous réalisons un progrès dans la grâce, cela s'effectue par la
médiation de Marie. Le scapulaire, le petit habit que la Vierge du
Carmel nous offre, est le symbole extérieur de son Incessante sollicitude
maternelle ; symbole, mais également signe, gage du salut éternel. « Mon fils bien-aimé, disait Marie à
Saint Simon Stock, prends ce
scapulaire... Tous ceux qui en seront vêtus au moment de la mort n'iront pas au
feu éternel. La Sainte Vierge donne l'assurance de la grâce suprême de la
persévérance finale à tous ceux qui portent dignement son « petit habit ».
« Celui qui porte le scapulaire, disait
un Pontife romain, fait profession
d'appartenir à Notre-Dame » ; précisément en raison de cette appartenance, Marie
prend un soin tout spécial de nos âmes. Ce qui lui appartient ne peut se
perdre ou être touché par le feu éternel. Sa puissante intercession maternelle
lui donne le droit de répéter pour ses enfants les paroles de Jésus : «
Père Saint... j'ai gardé ceux que Vous m'avez donnés, et aucun d'eux ne s'est
perdu » (Jn 17, 12).
La dévotion à
Notre-Dame du Mont-Carmel est aussi un
puissant rappel à la vie intérieure qui est d'une manière toute spéciale,
la vie de Marie.
La Sainte Vierge
veut que nous lui ressemblions, beaucoup plus par le cœur et l'esprit que par
le vêtement extérieur. Si nous pouvions pénétrer dans l'âme de Marie, nous
pourrions voir que la grâce a produit en elle une immense richesse de vie
intérieure : vie de recueillement, vie de prière, vie de donation incessante
à Dieu, de contact continuel, vie d'union intime avec Lui. L'âme de la
Vierge Marie est un sanctuaire réservé à Dieu seul, où aucune
créature n'a jamais laissé d'empreinte, où règnent l'amour et le zèle pour la
gloire de Dieu et le salut des hommes.
Ceux qui veulent
vivre pleinement la dévotion à Notre Dame du Mont Carmel doivent suivre Marie
dans les profondeurs de sa vie intérieure. Le Carmel est le symbole de la vie
contemplative, vie toute consacrée à la recherche de Dieu, toute tendue vers
l'intimité divine ; et Marie, Regina
decor Carmeli (Reine et Beauté du Carmel), est celle qui réalise le mieux
cet idéal très élevé.
« Dans le désert régnera le droit, et la
justice résidera au Carmel. La justice produira
pour toujours la paix, le silence et la sécurité. Mon peuple habitera un
séjour de paix, des demeures protégées, des lieux sûrs de repos ». Ces
versets, tirés d'Isaïe (32, 16-18) et rapportés dans l'Office propre de
Notre-Dame du Mont-Carmel, marquent très bien l'esprit contemplatif de l’ordre
du Carmel et sont, en même temps, une belle image de l'âme de Marie, véritable
« jardin » de vertus, oasis de silence, de paix, où règnent la justice et l'équité ; oasis de sécurité, toute
enveloppée de l'ombre de Dieu, pleine de Dieu.